Quand on a fait ou recopié le code d’un script déterminé, on l’essaye avant d’aller plus loin. Ce qu’il ne faut pas faire est de changer pour essais les numéros d’entrée ou de sortie d’un interrupteur ou d’une LED déja installés pour les utiliser pour l’essai d’une fonction nouvelle. On arrive vite à des oublis, des confusions de numéros, bref quand quelque chose fonctionne on n’y touche plus. Il est tentant d’utiliser les afficheurs digitaux du niveau de carburant par exemple, pour vérifier si le transpondeur fonctionne, mais l’opération est risquée. Il m’est rapidement apparu qu’il fallait avoir un banc de test pour faire les essais sans toucher au reste.
Pour ce faire, si on crée un code SIOC nouveau, on va se réserver tout d’abord des variables de test : si nos variables des interrupteurs sont dans la série 400 à 499, on créera des variables pour tester des interrupteurs dans la série 2400 à 2499 par exemple. Quand le script nouveau fonctionnera, on attribuera des numéros définitifs en retirant le 2 pour ne garder que le 400.
Dans le même ordre d’idées, il est indispensable de se réserver des numéros d’entrées, sorties et afficheurs pour faire les essais. Ce sera par exemple le dernier groupe d’entrées de la carte Master, soit les numéros 63 à 71 avec la masse commune GND8 si on n’a qu’une seule carte Master, soit, c’est plus probable, si on en utilise deux, le groupe 135 à 143 avec la masse GND16. Ceci permet le test de deux interrupteurs à levier, de deux boutons poussoirs et de deux encodeurs.
Notre « tableau des attributions » , en Excel de préférence, indiquera par exemple:

Se constituer un tel tableau est indispensable pour y voir clair, retrouver à quelle variable correspond tel interrupteur, ou inversement.
On peut de même se réserver les sorties 54 et 55 de la première Master ou les 118 et 119 de la deuxième pour essayer des LEDs, et on gardera 5 afficheurs sur une des cartes Display uniquement pour les tests. Cela peut paraître un gaspillage des sorties, mais en fait on y gagne largement.

Dans cet exemple on se réserve les Displays 27 à 31 pour les essais.
Nous avons donc des variables de test dans la série 2000, des entrées Master, des sorties LEDs et des sorties Displays réservées, reste à savoir à quoi cela correspond physiquement.
SIOC Monitor
Il nous reste à examiner un module de SIOC extrèmement utile: SIOC Monitor.
On accède à ce module en cliquant sur le bouton correspondant, sur la première page de SIOC.
On double-clique alors sur la première ligne du tableau:

ce qui nous amène à la page suivante:

C’est un véritable tableau de bord de nos branchements sur le cockpit. L’exemple ci-dessus concerne mon cockpit d’Airbus A320, assez complexe. Sur la carte USB Expansion portant le numéro de Device 44, sont branchées 4 cartes Master. Les numéros d’entrées disponibles vont de 00 à 287. Sur chaque carte, les cases en vert correspondent à des entrées activées à un moment donné. Ici, par exemple, les interrupteurs 4 et 9 sont « ON ».
J’ai bien sûr à ma disposition 4 séries de sorties « Digital Outputs » sur les connecteurs J2 des Master, et on voit que j’avais 4 LEDs allumées. J’ai aussi 4 potentiomètres branchés sur les « Analog Inputs », j’en ai deux au maximum de leur course, 255, et deux vers 70.
Ce qui est très intéressant est que si j’actionne un interrupteur sur le cockpit, son n° d’entrée va s’allumer en vert, cela permet de vérifier qu’il fonctionne bien, et de s’assurer que son numéro d’entrée est bien celui qui était prévu.
Dans le cas des encodeurs, on voit leur fonctionnement immédiatement. Mais, inversement, si on clique sur une case, cela met l’interrupteur en fonction dans le programme SIOC, et on peut voir ce qui se passe, une LED va s’allumer, est-ce bien la bonne ?
Le tableau des LEDs est également dans les deux sens.
C’est tellement pratique qu’on peut à la limite brancher ses interrupteurs n’importe comment (dans un même groupe de 9 quand même), et ensuite on les actionne sur le cockpit, on regarde le n° d’entrée qui s’allume, et on met ce numéro dans la variable SIOC correspondante, alors que, avant SIOC Monitor, on était obligé de faire l’inverse.
conclusion
Ce tutoriel donne un aperçu des possibilités de SIOC. A partir de ces bases, il est facile de concevoir les commandes les plus complexes. SIOC est un outil remarquablement puissant, d’une stabilité totale, on comprend qu’il soit devenu le langage de programmation des cockpits le plus répandu dans le monde.
Merci à Manuel Velez