Les sièges d’un cockpit sont importants, on va y passer de nombreuses heures.
En général on s’occupe des sièges à la fin de la construction d’un cockpit, car ils sont bien encombrants pendant les travaux de gros oeuvre. Il ne serait pas stupide toutefois de s’en occuper au tout début pour de nombreuses raisons:
– l’encombrement, tout d’abord. En principe, l’espace disponible entre le Pedestal et le bloc latéral est de 510 à 520 mm. Cela impose donc de trouver des sièges de 500 mm de large au maximum. Et si on ne trouve que des sièges de 530 mm ? Avant la construction, il serait facile d’adapter la menuiserie, après c’est trop tard.
– les cockpits d’Airbus A320 ont plusieurs couleurs possibles: gris, bleu, marron… Vous avez choisi le gris, et, manque de chance, vous trouvez de très beaux sièges, mais bleus… Avant la construction , vous auriez peut être pu choisir un intérieur bleu.
des sièges de voiture
En général les constructeurs de cockpits choisissent des sièges de voiture. Le problème est de trouver des sièges avec accoudoir et de la largeur voulue, en général ils sont plus larges. Une bonne solution est de prendre des sièges arrières de voitures qui ont trois sièges, comme le Scenic par exemple. C’est confortable, pas trop large, mais il faut y ajouter un accoudoir venant des sièges avant. Quant aux glissières, il n’y a pas de règle, il faut bricoler en fonction de ce que l’on trouve. Parfois ce sont des glissières de sièges de voiture, parfois des glissières à billes de porte coulissante (très solide, mais cher). Bref, nous sommes dans le domaine de l’improvisation, il n’est pas possible de donner des règles générales.
des sièges d’avion
Là, il faut beaucoup de chance. J’ai eu cette chance. En cherchant tout autre chose dans les petites annonces d’E-Bay, je suis un jour tombé, dans la catégorie « Collections », sur trois sièges passager de Boeing 737, disponibles à quelques kilomètres de chez moi. Avec accoudoirs, vérins de réglage de l’inclinaison du dossier, housses en bon état. Bien entendu, mon intérieur est gris et ces sièges sont bleus, heureusement d’un bleu pas trop criard.
Voila l’état initial:


Les deux sièges extérieurs feront l’affaire, et conserveront leurs accoudoirs. Les vérins pour le réglage de l’inclinaison du dossier fonctionnent parfaitement. Après une bonne séance de scie à métaux, chaque siège se présente ainsi:

le socle
On pourrait faire plus sophistiqué, j’ai préféré faire de simples caisses en médium de 16 mm assemblées par des tasseaux et des vis de 5×50 TF. Le socle est monté sur roulettes, mais ce ne sont pas les roulettes qui sont guidées par des rails, c’est l’ensemble du socle lui-même. Il s’avère en effet que des roulettes guidées se mettent toujours légèrement de travers, d’où frottements sur les rails, alors que si on les laisse libres de pivoter sur 360°, elles s’adaptent automatiquement. Le socle mesurant 400 mm de long, et le rail 900 mm, il n’a pas tendance à se mettre de travers. Ce système n’est pas aussi souple que des glissières de porte à billes , mais suffisant, car on ne manoeuvre pas les sièges en permanence pendant un vol. Les roulettes s’enfoncent de 2 mm environ dans la moquette, il n’est pas nécessaire de bloquer le siège, il ne partira pas en arrière tout seul, même quand on appuie furieusement sur le palonnier.

un flanc droit. Les roulettes doivent pouvoir pivoter sur 360°

Dans mon cas, le dossier du siège, assez haut, est en arrière du socle, d’où une tendance à basculer vers l’arrière si on s’appuie fermement dessus. Il faut donc empêcher le socle et le siège de basculer. Deux solutions: soit on met un bout de cornière en L à l’avant, qui va coulisser dans un profilé en alu en U, comme on le voit sur cette photo :

… soit on met du lest dans le coffre :

Choix esthétique, mes accoudoirs sont nus:
et voila les deux sièges installés, avec les ceintures de sécurité, bien entendu:
