les logiciels de simulation de vol
L’ancêtre, et le plus connu de tous est évidemment Flight Simulator. Créé en 1977 par Bruce Artwick, puis cédé à Microsoft, il a considérablement évolué d’année en année. Il était le chouchou de Bill Gates, mais dès 2010, des négociations ont été menées avec Lockheed Martin, qui ont abouti à la création de Prepared, ou Prepar 3D, communément appelé P3D en France, entièrement fondé sur les bases de Flight Simulator.
Parallèlement, un autre logiciel, complètement différent, a été développé depuis 1993 par Austin Meyer de Laminar Research : X-Plane. Aujourd’hui, début 2020, il n’y a guère que deux logiciels à comparer : P3D et X-Plane. Lequel choisir ?
Les choses font peut être changer fin 2020, avec la sortie du nouveau FS2020, à surveiller de près, mais pour le moment, nous n’en sommes pas là.
X-Plane ou P3D ?
P3D s’est développé sur une base datant de 1977, et cela est un handicap certain. Il reste aujourd’hui le plus répandu, en raison notamment du nombre considérable d’additifs, les « add-on », permettant d’ajouter des aéroports, des avions, une météo réelle, un contrôle aérien performant, etc…
Pour nous, constructeurs de cockpits, avec
P3D, nous devons utiliser des cartes électroniques IO Cards, de Open Cockpits, très performantes, capables de tout faire, mais délicates à programmer, avec un langage dénommé SIOC. De plus, ces cartes sont encombrantes et relativement chères.
X-Plane est de conception très différente. Comme l’a dit Austin Meyer, « X-Plane is not a game, but an engineering tool » (X-Plane n’est pas un jeu mais un outil de développement). Il est basé sur les lois de l’aérodynamique, un avion de X-Plane vole comme un véritable avion, ses performances dépendent du profil de l’aile par exemple, il prend en compte les caractéristiques de l’écoulement des fluides.
Avec X-Plane, et ce n’est pas étonnant, on a vraiment la sensation de piloter un avion. On reprochait au début de X-Plane la pauvreté des tableaux de bord et des scènes, ce n’est plus le cas aujourd’hui où le graphisme est largement équivalent, voire meilleur que celui de P3D. D’autant plus que des éditeurs indépendants, comme Aerobask, ont conçu des avions dont le réalisme dépasse tout ce que l’on connaissait. Autre atout majeur de X-Plane : sa stabilité, il ne « plante » jamais. Ajoutez à cela que les « bidouillages » qui étaient la règle avec ses illustres prédécesseurs ont totalement disparu, il n’y a rien à améliorer à la version de base. Simplicité d’utilisation également, tous les avions, toutes les scènes s’installent en copiant tout simplement un fichier dans le dossier « Aircraft » ou dans « Scenery », c’est tout.

X-Plane n’est cependant pas la panacée universelle : il est encore actuellement axé sur les avions petits ou moyens, les avions de ligne sont assez rares. Le contrôle aérien, ou ATC, est rudimentaire, il existe heureusement des add-on pour pallier cette lacune. Et pour nous, constructeurs de cockpits, les cartes IO Cards et SIOC étant inadaptés à X-Plane, malgré des tentatives intéressantes (http://www.aircockpit.com/viewtopic.php?f=184&t=6129). La situation devenait inquiétante, jusqu’à ce que deux excellents programmeurs, père et fils, s’attaquent au problème, et le résolvent de façon magistrale : leur interface, qui dialogue avec X-Plane, s’appelle SimVim Cockpit.
Aujourd’hui, construire un cockpit avec X-Plane se résume à installer UNE carte Arduino Mega à 12 Euros, et quelques cartes périphériques à 0,60 Euro, sans aucune programmation. Cela grâce au logiciel SimVim Cockpit.
Vous voulez que l’interrupteur relié à l’entrée 12 de la carte Mega commande le train d’atterrissage ? Ouvrez le configurateur de SimVim Cockpit, choisissez dans un tableau l’entrée 12 et cliquez dans une liste sur « train d’atterrissage ». C’est tout. Quand on sait qu’une seule carte Arduino Mega permet de commander environ 600 fonctions, on voit pourquoi on peut parler de révolution dans la construction de cockpits.
Pour tous les avions ? Oui et non.
X-Plane est plus orienté vers les avions petits ou moyens, tandis que P3D offre un choix très large comprenant de très nombreux avions de ligne. Mais les choses sont en train de changer…
Pour les constructeurs de cockpits, la grosse différence entre P3D et X-Plane est ailleurs : il s’agit de l’accès à la programmation interne des avions.
Je m’explique. Nos avions fonctionnent avec un programme de base : celui qui a été créé par les auteurs de Flight Simulator/P3D ou de X-plane. Ce programme de base est commun à tous les avions, et il est facile pour nous d’y accéder.
A ce programme de base s’ajoutent souvent des compléments créés par les auteurs d’avions plus sophistiqués que ceux proposés d’origine : exemple ceux de PMDG pour P3D ou la modification (remarquable) de Zibo pour le B737 de base de X-Plane. Dans les deux cas, nous avons accès à ces programmations par ce que l’on appelle des »variables » chez P3D ou des « datarefs » chez X-Plane. Mais attention, même si on connaît ces variables ou datarefs, il y a parfois des fonctionnements informatiques internes qui peuvent réserver des surprises.
Je vais prendre un exemple imagé pour expliquer ce point, souvent méconnu.
Une variable ou dataref, c’est une adresse, qui nous envoie vers un coin particulier d’un programme. C’est comme : aller au 8, rue des Moineaux.
On y va et là, nous avons un bouton poussoir à notre disposition : une sonnette.
On pousse dessus, et le propriétaire, qui est à l’intérieur de la maison, et attendait notre visite, nous ouvre le portail.
Tout va bien, cela fonctionne dans 99% des cas.
Sauf que, un jour, on fait tout ça correctement et … rien ne se passe. Pourquoi ?
Parce que ce jour là, pas de chance, le propriétaire était… dans sa piscine, il n’a pas pu entendre la sonnette.
Autrement dit, nous avons exécuté un programme standard : aller à une adresse, pousser un bouton, mais il y avait en plus une condition particulière à laquelle nous n’avions pas accès parce que qu’elle se déroule à l’intérieur de la maison, à l’abri de notre regard.
C’est la même chose pour nos simulateurs, avec des avions sophistiqués. Nous avons l’adresse, la variable ou dataref connue de tous, nous allons là où il faut dans le programme, par exemple à la fonction « rentrer le train », nous actionnons un interrupteur, et le train rentre. Cela marche dans 99% des cas. Sauf que l’auteur de l’add-on a prévu une condition particulière que nous ignorons et sur laquelle nous n’avons aucune possibilité d’action : par exemple, il a ajouté au programme de base : « le train ne sortira pas si la vitesse de l’avion est supérieure à 200 Noeuds » Et dans ce cas, nous ne pouvons pas modifier cette condition particulière, d’ailleurs nous ne la connaissions pas, et nous avons conclu hâtivement à une panne du train.
Cet exemple simpliste, schématisé et pas exact à 100% (nous actionnons en fait un interrupteur avant d’aller à une adresse) explique pourquoi nous avons parfois des surprises désagréables et incompréhensibles avec certains avions. Mais j’ajoute tout de suite: avec P3D.
Car cela ne peut pas se produire avec X-Plane, où toutes les datarefs, y compris celles qui ont été créées pour tel ou tel avion, sont affichables, avec leur valeur instantanée, en utilisant un outil nommé Dataref Tool.
On peut se demander pourquoi cette différence entre les deux logiciels. Avec P3D les variables cachées et surtout la programmation interne spécifique n’est pas accessible pour des raisons de protection du travail des auteurs contre le piratage. Dans X-Plane, par contre, il y a bien entendu une protection anti-piratage, mais ce ne sont pas les variables qui s’en chargent, mais le langage de programmation (SASL3) lui-même, et cela ne nous gène absolument pas.
Conclusion évidente : faire un cockpit avec X-Plane c’est avoir l’assurance que tout fonctionnera correctement, ce qui n’est pas de P3D avec certains avions sophistiqués.
X-Plane est donc plus sûr, plus fiable, beaucoup plus simple (pas de programmation) et beaucoup moins cher.
Il n’en demeure pas moins que P3D étant plus répandu que X-Plane et qu’il satisfait pleinement la plupart d’entre nous, ce site SimuCockpit comprend la description de trois avions, deux pour P3D et un pour X-Plane.
et en complément…les additifs en option
Il est inutile de surcharger l’ordinateur avec des programmes additifs plus ou moins utiles, et plus ou moins compatibles. Non au bidouillage !
Pour ma part, en complément à X-Plane, j’utilise :

Little Nav Map indispensable pour créer des plans de vol, les exporter, suivre un avion sur une carte, disposer de toutes les informations sur les aéroports etc… Gratuit, pour P3D comme X-Plane. Voir la vidéo de présentation : https://www.youtube.com/watch?v=NQHdTBiguUg
Smart Copilot, pour piloter à deux et à distance un même cockpit, très sympa.
X-Organizer, pas indispensable, mais pratique pour ordonner correctement les fichiers de scènes, en mettant les plus génériques en bas et les plus détaillées au dessus.
les forums indispensables :
AirCockpit, c’est LE forum francophone des constructeurs de cockpits, une mine d’informations indispensable, à consulter tous les jours !

X-Plane.fr le forum français de X-Plane, cliquer chaque jour sur « quoi de neuf ? »
X-Plane.org , le forum officiel de X-Plane, on y trouve tous les add-on d’avions, scènes, utilitaires etc…, la plupart du temps gratuits
et pour les utilisateurs de P3D, le choix est vaste, on ira par exemple régulièrement sur Pilote Virtuel.com
le Wiki
Et, toujours pour X-Plane, le remarquable Wiki X-Plane, en permanence tenu à jour par son auteure, Clochette, tout y est, à lire et à relire.
