Préalable à la programmation, ce chapitre concerne le montage de tous les panneaux -ou V.U.- , leurs « Korry » et autres interrupteurs, les fils de liaison avec les cartes IOCard.
Tous les panneaux de mon cockpit ont été montés selon le même principe. Pour exemple, je n’en prendrai donc qu’un seul, au hasard, le 40VU « HYD-FUEL » de l’Overhead.
La découpe du panneau a été abordée au chapitre « panneaux » de la section A320 de ce site.
les découpes des « Korry »
Préparez-vous à un travail de patience, il faut un quart d’heure par « trou carré ». Ou alors investissez d’urgence dans une CNC !
Première chose: imprimer l’auto-collant transparent avec une image inverse. La plupart du temps, cette image est en format A3, il y a donc un petit montage à faire au Scotch. L’auto-collant étant bien positionné sur le VU, on trace les diagonales des trous carrés, pour obtenir le « centre ». On perce ce centre avec un forêt d’environ 2 mm, puis, avec un forêt à bois de 18 mm, on perce les trous ronds marqués 1 sur la photo ci-dessous.
Avec une fraise Dremel spéciale pour la découpe du plastique, on retire au mieux les coins, ce sera toujours cela en moins à limer. Exemple: le trou 2.
Enfin, avec une lime carrée à grosse denture, on enlève jusqu’aux traits imprimés sur l’auto-collant. A partir de là, il faut avoir un « Korry » sous la main, continuer à limer avec une lime demie-ronde à denture moyenne, faire des coins à angles aigus et non arrondis, et poursuivre jusqu’à ce que le « Korry » entre et sorte sans aucun frottement, même s’il est légèrement de travers, et même s’il a un peu trop de peinture. On peut aussi préparer un « Korry » spécial sur lequel on collera quatre petits bouts de papier photo pour en augmenter les dimensions. Si celui-la passe, tous passeront. Ce sont les trous 3 sur la photo. S’il passe un peu de la lumière du rétro-éclairage sur les bords, ce n’est pas grave, cela aide à repérer le « Korry ».
La dimension des trous proposée sur le plan correspond à ce qui est nécessaire pour des « Korry » de fabrication maison.
Vous remarquerez que je n’ai pas prévu la RAT, ce sera uniquement de l’habillage (il me manque une entrée sur la Master 3).

la plaque support des « Korry »
C’est une plaque de plexi de 4 mm d’épaisseur, recouvrant largement toute la surface des « Korry ». Pour le 40VU, elle mesure environ 280 x 110 mm. Elle sera fixée avec suffisamment de vis à tête fraisée de 4×40 pour que la plaque n’ait pas de souplesse. Ici, il en faut 8. Tracer leur emplacement sur la plaque support, de façon à ce qu’aucune tête de vis n’empiète sur des inscriptions.
Superposer la plaque support au VU et percer un trou de 4,1 mm dans les deux en même temps . Mettre une vis et écrou. Refaire de même à l’opposé de la plaque, fixer, puis percer les autres trous.
Notre plaque support est donc fixée sur le VU par au moins deux vis et écrous. Retournons le tout. Les trous carrés pratiqués dans le VU font 20 x20 mm . Il se trouve, mais ce n’est pas un hasard, que les circuits imprimés préparés pour nos « Korry » font eux aussi 20 x 20 mm (voir chapitre 13) Ils sont percés de 4 trous de fixation mais deux vis suffisent. Nous allons donc prendre un de ces circuits, l’enfiler dans le trou carré, et en s’en servant comme d’un gabarit, percer deux trous de 3,1 mm opposés. Si le C.I. est équipé de son poussoir, c’est plus facile pour l’enfiler et l’extraire du trou carré. Percer ainsi tous les trous de fixation de nos « Korry ».

On peut maintenant séparer les deux plaques, agrandir les trous de fixation à 4,5 mm, et les trous des « Korry » à 3,5 mm, car il est utile de disposer d’un peu de jeu pour l’ajustement exact qui évitera que le « Korry » ne se bloque dans le trou. Enfin, il faut prévoir des trous d’environ 3,5 mm près de chaque « Korry » pour faire passer les fils à l’arrière de la plaque support, et prévoir la fixation du connecteur 37 broches, monté à plat avec deux petites équerres (voir ci-dessous) .
Sur la face extérieure du VU, fraiser suffisamment pour qu’aucune tête de vis ne dépasse. Avec une vraie fraise, pas de problème, mais avec un forêt attention, il faut obligatoirement une butée de profondeur sur la perceuse à colonne et tenir fermement le VU , sinon le forêt engage, la plaque décolle et c’est la catastrophe.
Mettre en place les vis de 4×40 et fixer la plaque support au VU par une rondelle et un écrou pas trop serré. Préparer 8 entretoises en tube alu de 4×6 mm de 23 mm de long. Ce type de tube se coupe en le faisant rouler sous une lame de cutter bien perpendiculaire, principe du coupe-tubes des plombiers. Ceci permet de fixer la plaque support à 28 mm environ de la face arrière du VU.

Terminons maintenant le câblage du C.I. des « Korry » en faisant très attention à bien repérer le haut (LED jaune par exemple) du bas (LED blanche). Il vaut mieux vérifier ce point trois fois qu’une . Les fils souples des LEDs et des interrupteurs sont soudés directement, sans connecteur, et immobilisés par un petit peu de colle chaude. Prévoir une bonne longueur en plus, il faut de la marge. Chaque « Korry » étant vérifié un par un avec une alimentation 5 volts et une résistance de 150 ohms, on peut y fixer les vis de fixation. Ce sont des vis à tête ronde ou hexagonale de 3×16 mm, bloquées sur le C.I. par un écrou qui écarte le C.I. de la plaque support. On peut alors fixer chaque « Korry » sur la plaque, avec rondelle et écrou à peine serré, on ajustera plus tard.
le connecteur de sortie
Comptons les entrées: dans mon cas, sur le 40VU, il y a 13 entrées (fils blancs) + 2 fils de « masse » GND (fils verts), + 14 sorties pour les LEDS (fils violets) + 1 fil vers la broche 2 (-5 Volts) sur le connecteur J2 de la Master 3, soit au total 30 fils . Comme tous les fils vont vers une même carte, la Master 3, il est possible de les regrouper sur un seul connecteur Sub D de 37 broches (ref 08108 et 08113 de GoTronic) Lorsque les fils vont vers des endroits différents du cockpit, il faut un connecteur par destination pour que les blocs puissent être facilement démontés et remontés. Lorsque les fils restent à l’intérieur d’un même bloc, ici le VU et la Master sont tous les deux dans l’Overhead, on peut utiliser du fil de câblage souple classique, plus solide. Quand des fils passent de l’Overhead au bloc central par exemple, on peut gagner de la place le long de la potence centrale en utilisant du fil en nappe, avec les connecteurs adaptés. Attention , chaque bloc doit être démontable et transportable individuellement, ce qui peut nécessiter d’insérer un connecteur supplémentaire dans la longueur du toron de fils. Note: il y a 14 sorties pour 13 « Korry », car le « Korry » X-FEED a deux LEDs: OPEN (la seule verte) et ON
le câblage des « Korry »
Le circuit imprimé proposé au chapitre 13 permet de brancher nos « Korry » soit sur une carte Master, cas le plus courant, soit sur une carte USB Output. Avec des petites variantes dans la disposition des LEDs.
Dans le cas le plus général, le branchement sur les sorties J2 d’une carte Master, le commun des LEDs est sur la broche 2 de J2, reliée au – 5 Volts de l’alimentation. Comme les LEDs peuvent être alimentées directement sur la Master, sans résistance, on met un strap entre les deux pastilles prévues pour celle-ci.
Ce qui donne le schéma de branchement ci-dessous, sur lequel nous n’avons prévu qu’une seule LED, les LEDs « FAULT » viendront plus tard, avec la gestion des pannes. Comme il s’agit ici d’un poussoir à enclenchement à deux positions et deux circuits, la LED s’allume quand deux conditions sont réunies:
– le poussoir est sur OFF
– SIOC commande l’allumage de la LED.
L’autre circuit du poussoir concerne la commande d’entrée de la carte Master (J3 ou J4). Bien entendu, la commande est effective lorsque le poussoir est sur ON
Note: ce poussoir miniature est un PHAP 4683W de APEM. Ce type de poussoir, équivalent à un inverseur 2 circuits 2 positions est reconnu par SIOC Creator. On peut tout à fait utiliser des poussoirs classiques (ON)-OFF, comme les Omron du MCDU, le circuit imprimé serait beaucoup plus simple.

Dans le cas de l’utilisation d’une carte USB Output, il suffit d’inverser les LEDs et de mettre une résistance. Des variantes à ce schéma sont possibles. Il y a ici deux LEDs et deux commandes d’entrées Master.

Et lorsqu’il s’agit d’un « Korry » à deux voyants actifs, comme X-FEED du panneau Fuel, ou APU START ? Le même circuit imprimé est toujours utilisable :


Les « Korry » sont en place, les fils passent sur la face arrière de la plaque support. Un peu fouillis pour le moment.

Cela va déjà beaucoup mieux:
On a maintenant retiré l’auto-collant de perçage, remplacé par les deux épaisseurs (film de flashage et impression laser) de la face avant définitive. Les trous carrés se découpent au petit cutter. Il n’est pas indispensable de couper avec une grande précision, la meilleure découpe étant obtenue en passant une lime fine, toujours de l’extérieur vers l’intérieur, tenue à 45°, qui fait une coupe nette avec un petit chanfrein. Les boutons ne risquent pas alors de s’accrocher dans la face avant.
La face avant:


le panneau Engines Start
Les dimensions de ce panneau est 111 x 75 mm, il sera construit comme les autres VU sur une plaque de plexi de 6 mm.
La face avant est, comme d’habitude constituée de deux films superposés collés à la colle néoprène. Les inters de démarrage sont très spéciaux: on en trouve de très beaux chez CockpitSonic. Idéalement, ces inters ont un blocage mécanique sur chacune de leurs positions, et le passage de l’une à l’autre se fait en tirant le bouton vers le haut. Ce type d’interrupteur n’est pas aussi rare qu’on pourrait le croire, voir E-Bay.
Le commutateur central à trois positions comporte des inscriptions à 45°, conformes à l’original. Ce type de commutateur se trouve chez OpenCockpits ou Conrad.
Les deux voyants indicateurs « FIRE » et « FAULT » sont construits comme les Korry, mais fixes bien entendu. FAULT n’est pas utilisé pour le moment. FIRE peut très bien être commandé par le panneau du même nom de l’Overhead, ce voyant s’allume lors du test.

Le câblage ne pose aucune difficulté, les entrées, sorties et fils pour l’éclairage arrivent tous sur un connecteur Sub D 15 broches.

annexe Le fonctionnement de ce panneau sur l’A320 réel.
Le démarrage est en principe automatique. Les interrupteurs à blocage deux positions ON/OFF permettent l’arrivée de carburant, si lcet interrupteur est sur ON, et si le commutateur ENG MODE est sur IGN/START.
Sur OFF, ces interrupteurs arrêtent l’arrivée de carburant et donc les moteurs.
Le commutateur MODE:
-sur NORM: provoque un allumage continu, si une des conditions suivantes est présente:
– au sol si les manettes de poussée sont sur FLEX ou sur TO/GA,
-en vol, si ENG ANTI ICE est sur ON, ou s’il y a des variations rapides du régime moteur, ou si les volets ne sont pas complètement rentrés
– sur CRANK: si l’inter ENG START est sur ON et que N2 est inférieur à 10%, la vanne de carburant s’ouvre, mais l’allumage n’est pas activé.
IGN/START : active l’allumage si ENG MASTER est sur ON et si N2 est à la valeur de ralenti ou supérieure à cette valeur.
Sur la plupart des avions le démarrage des moteurs intervient automatiquement entre 15 et 20 % de N2.
On peut également faire un démarrage manuel (poussoirs sur l’Overhead, panneau 22VU « ENG MANUAL START »). Le démarrage intervient si l’interrupteur ENG START est sur ON et le commutateur sur IGN/START.
Le voyant FIRE s’allume lors du test des alarmes de feu, et si le voyant FIRE du VU du même moteur est allumé.
Le voyant FAULT s’allume en cas d’interruption d’un démarrage automatique, ou sur commande du FADEC si une vanne ne s’ouvre pas.