Quand tout le cockpit du Beech 200 est dessiné, quand les différents modules ont été montés et testés un à un, quand on a acheté deux sièges de la bonne largeur et quand on a acheté le manche (« Yoke »), il nous reste à donner une forme d’avion à tout cela. On peut très bien faire une caisse rectangulaire pour le support du tableau de bord, selon le plan ci-dessous.

On peut aussi essayer de reproduire les formes approchées de la section avant du fuselage. Il va nous falloir dessiner les couples principaux, les couples 1, 2 et 2bis. . Le dessin des couples avant découle directement de la forme du tableau de bord principal, 2 et 2bis ont la même forme, le couple 1 a une forme identique, mais plus petite. Je n’ai pas fait de plan pour cela, j’ai dessiné directement sur le médium de 15 mm.
Cette option de menuiserie tout en courbes est compliquée, par exemple les lisses encastrées dans les couples sont en général penchées vers l’avant et en même temps vers le centre du fuselage. Cela signifie que leurs sections sont des trapèzes et que les encoches dans les couples sont inclinées dans deux sens.
Le dessin de l’implantation générale du cockpit a été fait avec Photoshop, ce n’est pas un logiciel de dessin industriel, mais on fait avec… Photoshop présente l’avantage de pouvoir utiliser des calques, très pratiques pour positionner les éléments: on fait glisser le calque jusqu’à obtenir la position réelle, mesurée sur l’avion, ou au moins celle qui est la plus logique ou la plus confortable.
La vue de côté ci-dessous a été faite de cette manière, le fuselage pouvait glisser indépendamment de la silhouette du pilote, du pedestal, etc… Quand on commence à trouver que la plupart des cotes correspondent à ce qui a été mesuré sur l’avion réel, on peut penser qu’on est proche de la réalité. Voila ce que cela donne, à mon avis, mais je ne prétends pas à l’exactitude absolue:

Une vue de face de l’avion donne une idée de la forme des couples du fuselage:
il s’agit du F-GJFC, photographié à Carcassonne. Un bel avion…
La partie menuiserie pure de mon cockpit , sans la peinture, m’a demandé 230 heures de travail.

la menuiserie en images
Les deux premiers couples ont été découpés dans une planche de médium de 15 mm de 90 x 130cm et 107 x 145 cm, la découpe centrale sert pour faire le plancher, le support de l’électronique, etc…

Sur cette photo, toutes les lisses ne sont pas encore posées. Le manche CH a été rallongé de 16 cm pour se trouver à 200 mm de la planche de bord. Il est fixé sur un chevron de 35 x 57 mm démontable, pour pouvoir retirer le manche si nécessaire. A ce stade, le palonnier n’était pas encore encastré, le plancher, non fixé sur les couples, si bien que lorsqu’on pousse sur le palonnier c’est le plancher qui avance, et quand on pousse sur le manche c’est l’ensemble de la menuiserie qui bascule vers l’avant… La rigidité finale de cette construction sera donnée par les flancs, vissés dans les lisses.

Sur la photo ci-dessus, on voit les couples 2,2B et 3, vissés ensemble. A ce stade, il faut percer les couples 2 et 2B ensemble, non seulement pour leurs vis de fixation, mais aussi pour le futur passage des fils qui viendront du panneau supérieur électricité, du bloc d’alarmes de l’auvent, du panneau latéral carburant. Le couple 2 sera également découpé pour tout ce qui risque de dépasser à l’arrière de la planche de bord (chrono, fils des radios, OMI, etc…)

Autre vue des couples 1 à 3. Le palonnier du co-pilote sera un vieux CH hors d’usage, juste pour le décor.

Fixation du montant central de pare-brise sur le couple 3. Ce couple gagnerait à être découpé selon le trait de crayon, il y aurait plus de place pour les nombreux fils du panneau électricité (qui dépassera à l’arrière du couple 3)

Mise en forme de l’entourage inférieur de pare-brise, qui sera vissé et collé sur le couple 2.
Le contre-plaqué intérieur de 3 se courbe très facilement.

Collage du montant gauche du pare-brise

Le pare-brise et l’auvent d’éclairage (glareshield) sont posés

Le plafond et le début du panneau électricité: attention à ce que toutes ces pièces soient bien perpendiculaires.

le même vu de dessus

La petite partie de toit n’est pas développable, elle est remplie de blocs de polystyrène extrudé, collés côte à côte….

puis poncés en forme…

après deux couches d’enduit, on pose un tissu de verre de 49 grammes, collé à la résine époxy

suivent deux couches d’enduit sur le tissu de verre, puis trois couches de peinture brillante.

Les faux instruments du co-pilote seront éclairés par des lampes enfermées dans une caisse de 5 cm de profondeur, collée derrière le couple 2

Détail d’un enjoliveur de fenêtre, réalisé avec le couvercle d’une goulotte électrique de 35 X20, courbée à la main. Le flanc gauche intérieur est facilement démontable (2 vis)

Le manche rallongé est posé, ainsi que les flancs intérieurs en Skai marron tendu sur une couche de mousse. Le panneau fuel n’est pas encore terminé
sur cette photo. La moquette est collée, la menuiserie est terminée.
La partie électronique ayant été montée et testée avant de construire quoi que ce soit, il n’y a plus qu’à faire le pedestal et ses manettes, et mettre des sièges.
Variantes: on peut aussi faire un cockpit court avec une installation différente des cartes électroniques: voir au chapitre « Electronique-PC« .
On peut aussi rallonger le cockpit vers l’arrière, comme cette très belle réalisation d’Alain Vigneron:

