les manches


Gros morceau de mécanique en perspective, je vais  simplifier car je suis bien conscient que tout le monde n’a pas l’équipement, le désir ou les capacités de réaliser ce qui va suivre. Ceux qui ont ces capacités peuvent très certainement lire un plan en .dwg, il n’est donc pas utile de tout expliquer.
Les manches de mon DA62 ont été dessinés par Jean Claude Collin, qui les a ensuite entièrement réalisés, avec quelques roulements à billes chinois, des pièces de récupération et beaucoup d’ingéniosité.
Je me suis pour ma part contenté de lui donner un cahier des charges, qui précisait les dimensions, les efforts sur le manche sur les deux axes, la précision de retour au neutre souhaitée, etc…
Après de multiples esquisses et calculs, le plan d’ensemble de Jean Claude a pris forme.

On voit le principe sur la photo ci-dessous :

Un profilé  en aluminium de 50×23 pivote sur l’axe de profondeur sur deux roulements à billes de 10 mm insérés dans deux équerres renforcées. Dans le sens du roulis, les manches sont reliés entre eux par un tube d’acier carré de 20×20 muni de chapes de diamètre 10. Les tubes de PVC blancs munis d’une chape contiennent un double ressort amortisseur, monté comme on le voit sur la photo ci-dessous :

La même chose côté copilote :

Le point important est le retour au neutre. Sur l’axe de profondeur, il s’agit bien entendu d’un système à deux palettes mobiles revenant sur un point fixe central.

Les palettes en acier sont poussées par les manches en rotation, et ramenées au centre par un ressort puissant (15 kg de traction), ajustable par une vis et écrou. En revenant au neutre chaque palette s’appuie sur une butée fixe, c’est elle qui détermine le neutre. Sur mon cockpit, il y a un retour au neutre pour le côté pilote et un autre pour le copilote. Faire en sorte qu’ils soient d’accord tous les deux demande un peu d’ajustage, mais cela a au moins l’avantage de limiter la traction du ressort à 15 kg, autrement il faudrait le double. Inutile de dire que ces pièces doivent être très  résistantes (acier de 5), et tout est monté sur des roulements à billes.  Ce système de retour au neutre, maintenant bien connu, est le seul  qui permette une précision absolue, tous les systèmes à base de ressorts antagonistes est à proscrire absolument.
Le même principe s’applique à l’axe de roulis, mais le ressort de rappel est deux fois moins puissant :

La commande du potentiomètre de roulis est sur le même principe que celui exposé au chapitre Manettes de gaz, voir le plan DA62-THR-01.
Transposé sur le manche, cela donne :

Le potentiomètre (Cermet bien sûr) de profondeur se trouve au centre, dans la console :

Comme on le voit sur cette photo, l’ensemble manches est monté sur une plaque de contre-plaqué de 15 mm en forme de Té, qui s’encastre dans une découpe de même forme dans le plancher. Il n’y a aucune fixation des manches, qui ne peuvent pas bouger du fait de l’encastrement et du poids de la console qui les tient par dessus. Le démontage est très rapide puisqu’il n’y a que le cordon USB de la carte Bodnar à débrancher.
La Bodnar BUO836A commande les axes et les poussoirs des têtes de manches, principalement pour le trim de dérive.
Le tube de manche est un tube acier de 25 mm de diamètre, enfilé dans un tube PVC de diamètre 32 extérieur. En haut de ce tube PVC est collé un coude à 45° qui ramène la poignée en arrière, pour éviter qu’elle ne touche le tableau de bord en plein piqué (rare…) Cette correction d’alignement a été nécessaire dans mon cas, car j’ai choisi des poignées issues d’un Joystick Logitech Attack 3 dont la base est inclinée. Ce type de Joystick se trouve facilement sur Le Bon Coin pour une dizaine d’Euros.

La carte Bodnar BU 0836A (ou BU0806) est également sous la console :

A côté de la Bodnar j’ai placé une petite platine avec des cosses de test pour mesurer la valeur des potentiomètres sans rien démonter :

Les poussoirs du copilote sont en parallèle avec ceux du pilote.
Il faut bien sûr laisser du mou à l’entrée des fils dans les manches :

Le résultat final est un ensemble de manches très solides, sans jeu et d’une précision de plus ou moins 10 Ohms sur les potentiomètres de 10 000 Ohms. Au delà des réquisitions du cahier des charges, un grand merci à Jean Claude.

Le palonnier (il n’y en a qu’un seul) est un CH Products classique. Dans une vie future, je ferai peut être deux palonniers à commande électrique,  comme chez Diamond Aircraft…