la menuiserie


Je n’ai pas cherché avec ce cockpit à reproduire la structure exacte de la pointe avant du A320, essentiellement pour une question de place. Ce cockpit mesure 2,45m de large, ce qui est déjà assez conséquent. Cette largeur correspond à celle du tableau de bord, plus la largeur des deux blocs latéraux (Sticks). La longueur est de 1,80 m. L’écran du vidéo projecteur est placé à 3m de celui-ci, si bien qu’il s’inscrit très bien dans l’angle de vision du pilote.
L’essentiel est de reproduire exactement le tableau de bord, l’Overhead et le Pedestal, et de limiter la vision par le montant central et les deux montants latéraux du pare-brise. Reproduire les fenêtres latérales est très discutable, car cela conduit à les projeter sur deux plans verticaux parallèles correspondant à la partie non évasée de notre cockpit, qui, à partir de l’arrière des blocs Sticks est parallélépipédique . Les fenêtres prennent alors une forme bizarre et non réaliste, mieux vaut s’en passer. De même, la partie supérieure du fuselage au dessus du pare-brise, de forme non développable, est laissée en suspens, on pourra toujours la faire plus tard, avec des blocs de polystyrène, de la résine et du tissu de verre, comme pour le Beech 200. Donc, vu de l’intérieur, notre cockpit est assez proche de la réalité, mais vu de l’extérieur, c’est un A320 un peu squelettique.
Le cockpit est constitué de 8 blocs indépendants, les blocs de Glareshield étant solidaires du bloc de tableau de bord correspondant. Les deux parties de l’Overhead O1 et O2 n’en font qu’une, par contre, les deux parties du Pedestal P1 et P2 sont indépendantes.


principe de montage

Supposons que les 12 blocs soient construits -nous y reviendrons- voyons tout de suite comment ils seront assemblés. On constatera que le montage et le démontage de ce cockpit sont particulièrement simples, et que tous les blocs qui le constituent passent aisément par une porte de 70 cm de large.
On commence par poser le plancher.
Ce sont 5 panneaux d’aggloméré pas cher de 16 mm, recouverts de moquette, (ou simplement peints, ce sera plus facile à nettoyer), parfois bleue, parfois grise, mais qu’il vaut mieux assortir à la couleur des sièges, si possible.
Ces panneaux sont parfois rainurés pour s’emboîter, mais il est préférable de raboter la languette, cet emboîtement ne sert à rien, les panneaux étant solidarisés entre eux par les éléments de menuiserie qui sont vissés dessus.

première étape

A ce stade, le plan vue de côté n’est pas trop compliqué, on y voit le plancher et le mur d’appui…

deuxième étape

si on a construit des palonniers spéciaux pour ce cockpit, c’est le moment de les mettre en place, avec leur tringlerie de liaison. Puis on pose par dessus les trois blocs de tableau de bord CPT, CEN et FO, et la partie de Glareshield correspondante: CPT-G, CEN-G et FO-G. es blocs sont tenus entre eux par des vis à métaux de 6 mm. Pour simplifier les choses, toutes les vis d’assemblage du cockpit sont des 6 mm.

troisième étape

on met en place les deux blocs latéraux des Sticks CPT-S et FO-S. Le montant vertical fixé sur les blocs latéraux est facultatif: il n’existe que si on a choisi l’option pare-brise.

quatrième étape

sur le mur figuré ici à gauche, on fixe une « échelle ». Il s’agit de deux tasseaux parallèles réunis entre eux par d’autres tasseaux, horizontaux. Nous reviendrons en détail sur ces éléments de construction.

cinquième étape

on fixe l’Overhead entre l’échelle et la potence.

sixième étape

on pose le pare-brise, simple cadre fixé par des pastilles de Velcro.

septième étape

on peut poser le Pedestal, vissé par deux vis métaux de 6 sur le bloc CEN

huitième étape

on peut ajouter les sièges … et bien sûr l’oeil du pilote .

l’ensemble terminé 


vu de dessus

notre cockpit a la disposition suivante:
A noter que les blocs CPT-S et FO-S sont ici représentés triangulaires, comme ils sont en réalité. En cas de sévère besoin de gain de place, ils pourraient être parallélépipédiques, et l’un d’eux pourrait servir de logement pour l’ordinateur.

et voila les dimensions :



la menuiserie en détail

le bloc central tableau de bord CEN

 Si ce type de menuiserie est simple à construire, il faut quand même vérifier les cotes des plans, établies pour du médium de 10 mm d’épaisseur, car on trouve souvent du 10 qui en fait mesure 10,2 mm. Pas grave sur un bloc, mais comme tous les blocs sont empilés côté à côte, on empile les erreurs et le tableau de bord est plus large que prévu. Pour cette raison, il est préférable de construire d’abord chaque bloc, de le mesurer exactement, puis de découper le plancher et la moquette qui va dessous ensuite. Il y a cinq blocs, donc cinq parties dans le plancher.
Les opérations débutent par un tas de bois. 90% du travail est fait par la grande surface qui le découpe, seules les coupes en biais et les perçages sont pour nous.

Le flanc C du bloc CEN est le même que le B du bloc CPT, on a donc intérêt à les découper ensemble. Pour cela on les superpose exactement, on les tient avec des serre-joints et on perce en même temps les trois trous P de 6,2 mm destinés aux vis de 6×40 TH qui les tiennent ensemble. On met ces vis en place avec écrou et rondelle, on serre. Dès lors, plus besoin de serre-joint, on peut découper la partie inclinée à 20° du tableau de bord, le passage éventuel pour la tringlerie de liaison entre palonniers -si on envisage de les faire par soi-même – et on perce les trous de 60 pour le passage des fils. Même chose pour les montants D et M. Même principe pour la planche E, qui est largement découpée pour le passage des fils venant du Pedestal: cette découpe est faite en même temps que celle de la face P1 du Pedestal.

La planche F, en médium de 15 ou 16 comporte une encoche pour le passage de la potence centrale. Mesurer au pied à coulisse le tasseau prévu, mon 44×44 faisait en fait 43×43. Puis dessiner le plus exactement possible cette encoche au milieu de F, ne pas poser le tasseau dessus pour tracer en se disant qu’on découpera « un peu plus court », cela ne marche jamais. Dessiner juste et couper juste, le tasseau entrera légèrement en force, sans aucun jeu.

On passe ensuite à la peinture: tous les panneaux de médium sont dépoussiérés puis peints avec de l’acrylique blanche, y compris toutes les tranches. On gagne toujours à prendre de l’acrylique de bonne qualité, les peintures d’apprêt couvrent moins bien, et souvent ne permettent pas d’obtenir une vraie peinture satinée, sur les dernières couches, on a une peinture mate très salissante et fragile. Au rouleau de 10 cm, la peinture va assez vite. On peindra en même temps en blanc tous les tasseaux de 27×27 et de 44 x44 et quand tout est bien sec, on poncera légèrement.

On découpe les tasseaux nécessaires au bloc CEN, on récupère ses panneaux et on peint le tout en gris foncé RAL 7011.
Il n’y a plus qu’à monter le tout. Chaque tasseau est tenu en place par deux serre-joints, on perce le panneau, et uniquement lui, avec un forêt de 4,1mm, donc sur une profondeur de 10 mm. Acheter une boite de 500 vis 4×30 TF Pozidriv auto-taraudeuses est une bonne idée, ces vis font gagner beaucoup de temps. En effet, il est inutile de faire un avant-trou dans le tasseau, ni même de fraiser le panneau pour le logement de la tête de vis. On visse avec une visseuse électrique, le tasseau se perce tout seul et en fin de course, la tête de vis s’encastre d’elle-même dans le panneau. Aucune pièce des blocs CEN, CPT et FO n’est collée. Attention à la position des tasseaux verticaux de la face arrière de CEN, ils sont décalés de l’épaisseur de la planche E. Attention également, la pièce E a un haut et un bas, tout comme son clone du Pedestal, bien vérifier.
Le gros tasseau horizontal de 43×43 à la base du bloc CEN est vissé en bout dans la tranche, mais également tenu par deux équerres de 40 mm acier (fournitures pour charpentes). F et G sont bien entendu vissés dans leur tasseau de 27×27 qui les supporte.

La seule partie délicate des blocs de tableau de bord est bien entendu la planche support des moniteurs. La solution la plus simple consiste à fixer chaque moniteur sur une planche, vissée sur deux tasseaux. Tous les moniteurs ont 4 vis normalisées à l’arrière qui permettent cette fixation, rigide et solide. La planche sera du médium de  15 mm. Ce qui permet d’ajuster au mieux la position et l’alignement entre les trois moniteurs. Si vous utilisez des moniteurs larges, il est probable qu’il faudra découper les flancs des blocs, comme sur la photo ci-dessous, pour laisser dépasser une partie du moniteur de quelques centimètres.

Les flancs des blocs ont été découpés pour l’installation correcte d’un 17 pouces large. La planche support est en retrait de 50 mm par rapport à l’avant du bloc FO

Le moniteur est installé sur sa planche arrière. Le trou dans celle-ci est prévu pour le passage d’un poussoir « Korry » les autres composants se logent facilement dans le retrait de 50 mm. Il n’y a plus qu’à poser la face avant découpée. Le moniteur dépasse de 20 mm l’intérieur du bloc FO, les flancs gauche de FO et droit de CEN ont été découpés sur 50 mm de profondeur.

Le moniteur de l’ECAM est monté verticalement. On peut retourner l’image avec les paramètres d’affichage NVidia. Le trou rectangulaire de la planche support permettra le passage de la manette de train.

Attention: dans un premier temps j’avais monté ce moniteur comme sur la photo. C’est ce qu’il ne faut pas faire, car l’angle de vision d’un moniteur vu « par dessous » est nul. Autrement dit dans la position de la photo, bas du moniteur tourné vers la gauche, le copilote voit les ECAM à peu près correctement, alors que le pilote ne voit quasiment rien. Il faut absolument monter ce moniteur avec ses boutons vers le copilote… ou essayer de trouver un moniteur qui puisse se monter horizontalement.
La face comportant les découpes des instruments sera en médium de 3mm. Elle n’a aucune raison d’être rigide, elle est simplement tenue en place en l’enfilant en haut dans un profilé d’alu en U de 5 mm intérieur, et en bas elle repose sur le bout des tasseaux support des glissières de la tablette. En principe, elle ne doit pas glisser, mais il n’est pas interdit de la bloquer par deux petits pitons en L, qu’on tournera d’un quart de tour pour libérer la face. Cette face doit être facilement démontable, cela arrivera souvent. Les PFD et ND comportent des entourages de 10 mm de hauteur, taillés en biseau, qu’on peut faire dans du médium de 10. On arrondira bien, et poncera parfaitement avant peinture d’abord en blanc puis en RAL 7011.
Les découpes dépendent évidemment du moniteur choisi, pour ma part j’ai mis deux 17 pouces larges pour les PFD et ND pilote et copilote, et un 17 pouces monté verticalement pour le bloc CEN. Qui pourrait être aussi un 19 pouces.
Il ne peut pas y avoir de plan définitif pour la face avant des moniteurs, cela dépend des écrans choisis. Un gabarit en carton facilite bien les choses et peut éviter des erreurs.

En principe, les faces avant en médium de 3 mm devraient avoir à peu près les cotes suivantes, mais attention, cela varie selon les modèles d’Airbus, et cela variera surtout en fonction des moniteurs choisis. Attention également, les plans ci-dessous comportent des angles arrondis pour le PFD et le ND (comme sur les premières générations d’A320). Ces angles peuvent gêner l’affichage de certaines données dans les coins. Mieux vaut donc adapter au type de gauge qu’on envisage d’utiliser.

le bloc CEN, côté Pedestal 

le même à l’avant
Les vis de fixation au plancher servent plus à positionner les blocs qu’à les tenir en place. Lorsque le Pedestal est vissé sur le bloc CEN, il est impossible de faire basculer l’ensemble.

Premier essayage des blocs principaux. Le bloc FO est équipé d’une planche pour encastrer le moniteur, solution abandonnée par la suite pour une fixation par l’arrière, comme indiqué sur les plans ci-dessous.


les blocs latéraux CPT et FO

La méthode de construction est exactement la même que pour le bloc CEN. Ces blocs semblent assez fragiles du fait qu’ils n’ont pas de planche inférieure pour les tenir (logement des palonniers), mais en fait tout se tient et une fois tout installé c’est parfaitement rigide. Avant le montage définitif, il est pratique d’installer les glissières à billes de 200 mm pour les tablettes, l’accès serait plus difficile après montage.
La planche P, facultative, (Q sur le bloc FO) a pour but de servir de support aux fils venant des blocs Sticks latéraux et allant vers le bloc central.
La pièce J, de même dimension, est un raidisseur pour la partie basse du bloc, voir variante plus bas.


les blocs CPT-S et FO-S

Les cotes de ces blocs sont adaptées pour pouvoir y loger un ordinateur. Le dessus est une simple planche en médium de 10, découpée en fonction du stick et du Tiller choisis. Ce n’est pas visible sur le plan, mais des « fargues » de 8 cm de haut courent tout autour de ce bloc, peintes dans un bleu marine presque noir. On retrouve les mêmes bordures sur le Pedestal.
Si on veut raffiner, on peut coller des pièces de médium de 10 autour du logement du Stick, de façon à reproduire l’inclinaison de cette pièce (voir photos sur Airliners.net)
Ces blocs sont les seuls qui doivent avoir des faces collées, toutes les autres sont vissées. Après collage des angles non droits, on peut renforcer intérieurement par une bande de tissu de verre collée à la résine époxy.


les planchers

Les planchers sont très simples: ce sont des panneaux d’aggloméré à bas prix, destinés à faire des faux-planchers sous moquette. Récapitulatif des largeurs de planchers:
Bloc CPT-S: 427 mm
Bloc CPT: 529 mm
Bloc CEN: 537 mm
Bloc FO: 529 mm
Bloc FO-S: 427 mm
Largeur totale du cockpit: 2,45 m
Il est préférable de ne découper le biais des planchers CPT-S et FO-S qu’après avoir monté l’ossature du pare-brise et les montants latéraux.

Variante possible: la longueur totale du cockpit est de 1,80 m. Or, les planches d’agglo du plancher font 2m. Si on a la place, il est intéressant de conserver la longueur de 2m et de placer l’ordinateur en  face du  bloc CPT dans les 20 cm restants. Ce n’est pas suffisant pour votre ordinateur ? Dans ce cas, les planches P et Q (option) et J et O peuvent être placées derrière le tasseau vertical et non devant. Sur le plan ci-dessus, elles ont été placées devant pour réserver le maximum de place à un palonnier de fabrication maison. Lorsqu’on met les planches derrière le tasseau, en mettant celui-ci au ras de l’avant des flancs bien entendu, il reste 30 cm pour le palonnier. L’emplacement des ordinateurs est dans ce cas idéal, les fils réduits au minimum, pas besoin de rallonges pour les moniteurs ni pour l’entrée audio, les cartes IOCard, placées en grande partie dans le bloc central du Glareshield, derrière le FCU, sont reliées par des longueurs de fils très raisonnables à l’Overhead et au Pedestal. Cela vaut sans doute la peine de réduire l’espace vital des palonniers …

la planche J reculée. L’espace disponible pour l’ordinateur mesure 23 x 45 cm


la peinture

 Les blocs sont peints en acrylique satinée couleur gris Airbus, ou RAL 7031. Cette peinture peut être faite sur mesure chez un fournisseur de peinture, il suffit de demander du RAL 7031, leur machine connait. On retrouve la même couleur sur tous les panneaux VU, en principe …
Les soubassements des blocs, ainsi que les palonniers sont en gris-bleu très foncé, presque noir, RAL 5011, le dessus des blocs Sticks, la casquette du Glareshield et sa partie inférieure, ainsi que les entourages de l’Overhead sont en Skai gris-bleu encore plus foncé, genre RAL 5004. Les plateaux ou tablettes sous le tableau de bord, sont en RAL 5011 , mais la partie caoutchoutée des repose-pieds est grise RAL 7031. Les VU supports de haut-parleurs sont en RAL 5011 et non pas en gris RAL 7011. Enfin, les côtés du cockpit et les montants de verrière sont en RAL 7031 coupé au blanc, genre RAL 7005. La moquette est gris foncé anthracite.
On peut avoir une bonne idée de ce que donne un Airbus tout gris en regardant la célèbre photo du 380 en 3D de Gilles Vidal .
Ce qui, très schématisé, donne à peu près ceci:

J’ai consommé 1/2kg de peinture RAL 7031, 1/2 kg de bleu marine foncé, et autant de sous-couche blanche. Il est nettement préférable de commander la quantité nécessaire en une seule fois, la machine de votre grande surface de bricolage favorite a parfois ses humeurs, et on n’est jamais sûr de retrouver exactement la même teinte.
Ceci termine la description de la construction des blocs principaux du cockpit. Nous allons maintenant passer aux panneaux.